Imoca : une classe monocoque qui a su construire sa popularité

Publié le : 22 novembre 20226 mins de lecture

Imoca, plus qu’une classe c’est une expérience. Dans le monde des bateaux à voiles taillés pour la course au large, les trente dernières années ont vu la fulgurante évolution des technologies et des conceptions liées à ce sport. C’est donc en parallèle des grandes courses de renommée que cette classe de bateaux a su évoluer et devenir populaire, puis incontournable selon les trophées envisagés :

  • le Vendée globe ;
  • Around Alone, devenu « Velux 5 Oceans Race » ;
  • la Route du Rhum ;

Cette catégorie est donc à la croisée des chemins de grands skippers (Armel le Cléac’h, Michel Desjoyaux, François Gabart, Thomas Coville, Jean le Cam, etc.), de grands architectes (Jean Marie Finot, Pascal Conq, etc.) et, bien sûr, de grandes courses telle que la Route du Rhum au départ de Saint-Malo en France métropolitaine.

Des débuts balbutiants

Gérée depuis 1991 par l’Internationnal Monohull Open Class Association (Imoca), cette classe de voilier est née des premiers retours pragmatiques des courses telles que le Vendée Globe, la transat anglaise ou le BOC Challenge.

On commence alors à se rendre compte que le bon compromis longueur/maniabilité du bateau pour la course au large et pour un skipper seul approche les 18,28 m, soit 60 pieds. D’autres notions vont se dégager de ces expériences :

  • la gîte à l’arrêt ne doit pas dépasser les 10 degrés ;
  • le bateau doit pouvoir se redresser même démâté ;

Une notion de catégorie se dégage donc et la classe Imoca apparaît comme un standard répondant aux exigences de la course au large en solitaire. Par la suite, au travers des nombreuses courses, les skippers ont pu se faire connaître à bord de ces voiliers et de grands moments ont permis de démocratiser ce sport et d’y intéresser le grand public. Sur la Route du Rhum de l’édition 1994, Yves Parlier arrive 3e avec son Imoca, soit seulement 1 jour après le trimaran de Paul Vatine. Sur la Route du Rhum de l’édition 2002, Ellen MacArthur franchi la ligne d’arrivée à la deuxième place grâce à son Imoca « Kingfisher », juste derrière Michel Desjoyaux avec son multicoque.

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Les évolutions se font de pair avec la course

La classe Imoca possède une force : celle de l’amélioration ouverte et continue. En effet, en termes de règles et de normes Imoca pour un voilier, tout ce qui n’est pas interdit, limité ou imposé, est autorisé. Dès lors, les skippers peuvent performer, optimiser, essayer, etc. Alors, des évolutions ont cours « hors bureau d’étude ». Rompus à la pratique de générations de marins « plus athlètes » que « capitaine au long cours et à la barbe fleurie », les bateaux Imoca répondent à la demande incessante d’accroissement des performances.

Le retour d’expérience de la performance

Toute course devient alors un test grandeur nature permettant de confronter les théories émises à terre en conditions réelles en mer. Dans un tel contexte, la Route du Rhum permet une approche des plus importantes. Contrairement au Vendée Globe par exemple, la Route du Rhum, dont le départ est à Saint-Malo pour une arrivée 6 500 km plus à l’ouest en Guadeloupe, privilégie la vitesse et la performance directe. Rappelons que le record date de 2018 et qu’il est de 7 jours et 14 heures. Suite à de telles courses, des évolutions ont pu voir le jour sur la classe Imoca (mât aile, outriggers, quille pivotante, foils, etc.).

Les bilans de sécurité et d’endurance

Concomitamment, des courses d’endurance telles que le Vendée Globe, dont le record en 74 jours et 3 heures est détenu par Armel le Cléac’h, permettent de performer les aptitudes de sécurité des Imoca grâce au retour d’expérience des skippers (stabilité, ballasts, résistance mécanique des composites aux conditions extrêmes, risques de collisions avec les icebergs, etc.).

La classe Imoca plaît, car elle s’adapte

Certes, la vitesse pure appartient aux classes Ultim et aux multi coques. À ce titre, Charles Caudrelier annonce des vitesses proches des 50 nœuds ! Mais la classe Imoca n’est pas en reste non plus sur ce point approchant parfois les 40 nœuds. Mais en plus de cela, la classe Imoca permet d’affronter des conditions autrement plus dures que les Ultim en termes d’endurance, de risque de chavirage, etc. Et les grands noms de la voile qui sont actuellement sur l’édition de la Route du Rhum 2022 – Destination Guadeloupe, se sont fait connaître grâce à leurs compétences notamment sur les Imoca. Pour toutes ces raisons, la popularité des bateaux Imoca au cœur de la Route du rhum explique aussi l’engouement des spectateurs pour un tel événement. Qui peut imaginer le lot d’innovations à venir sur les futurs bateaux Imoca grâce à l’expérience de cette nouvelle édition de la Route du Rhum 2022 — Destination Guadeloupe ?

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